Contrôle

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   Dimanche 3 mai

   J’ai la « peur du gendarme », c’est plus fort que moi ! Dès que je croise un policier, je me sens coupable, j’ai envie de changer de trottoir, tout en étant tiraillée : mon goût des uniformes m’incite à m’attarder, pour voir 😉

   Je respecte donc scrupuleusement à la lettre les consignes du confinement : l’autorisation signée en poche, 1h maximum, 1 km maximum… Mais je me sens quand même coupable, de je ne sais quoi, de sortir aussi souvent, peut-être…
Depuis mi mars, je n’ai pas vu la moindre casquette bleue-marine, à peine une voiture de loin, de temps en temps ! Et pourtant, j’arpente aussi bien les chemins de traverse complètement déserts, et les rues plus commerçantes, de moins en moins désertes…
D’un naturel bordélique, je laisse traîner les autorisations des jours précédents dans mon sac, je m’en débarrasse de temps en temps, quand ça déborde.

   Hier, je me montre consciencieuse, j’enlève le papier de la veille avant de sortir le nez au vent.
    Soudain, je me fige. Au détour d'une rue, je tombe sur trois policiers municipaux. Mon premier réflexe c’est de les éviter, prendre la tangente, n’importe quelle autre rue... Mauvais réflexe, ils sont déjà sur moi, ça ferait louche ! J'ai failli les percuter en plus !
    Je fouille frénétiquement dans mon sac à la recherche du précieux laisser-passer avant même qu'ils me le demandent — il faudra qu’un jour je trie ce fichu sac qui pèse une tonne, et ai-je vraiment besoin de tout ce fatras !
   Mon cœur s’arrête, j’ai conservé la vieille attestation, et oublié la nouvelle... (Il faut dire qu’elles se ressemblent comme deux gouttes d’eau 😉) Et là, ça sort tout seul, insulte à agent :
   — Putain, je me suis trompée, j’ai gardé l’ancienne !! Je dois retourner chez moi !!
   — Ne vous inquiétez pas, aucun souci, allez-y tranquillement…
   Ils me font un grand sourire, et je bats en retraite piteusement.
   Je les aurais embrassés tous les trois ! Surtout le blond, vraiment mignon, bien sanglé dans son uniforme…

  Photo : l'un des nombreux mèmes circulant sur les réseaux sociaux pour nous faire sourire

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