Au service des malades
Ce week-end, j'ai visité les très beaux hospices de Beaune. Je suis restée rêveuse devant les lits des malades, sagement alignés les uns derrière les autres le long des murs de la salle des "pôvres". Entre ces lits et le mur un couloir secret permet de circuler. Il est en principe destiné aux soins intimes ou médicaux. Et à d'autres usages peut-être aussi... Une soeur hospitalière a pris vie dans mes pensées. Je l'imagine la nuit, courant pieds nus vers le lit de son malade préféré, écartant discrètement les rideaux rouges et se glisssant dans sa couche pour n'en faire qu'une bouchée...
Pourquoi ne pas m'amuser aussi à décrire les traitements de l'époque, évoquant certains pratiques SM pratiquées par les maîtresses expérimentées d'aujourd'hui : purges, lavements, vomissements, trépanations, crachats, saignées, ventouses... Il fallait que "ça" sorte, expurger le mal par tous les orifices, sous toutes ses formes, humeurs et déjections, pour espérer guérir (sombre époque). Une soeur sadique pourrait manier les seringues, les pompes et les poires plus souvent qu'à son tour... et circuler elle aussi dans le couloir sombre, la seringue brandie.
Me voilà donc en train de rédiger une nouvelle historique "érotique" et confrontée à tous les problèmes des écrivains qui veulent se frotter à un autre lieu, un autre temps. Quel vocabulaire employer pour "faire vrai" sans en rajouter, quel était le costume des postulantes, comment se nomme la drôle de coiffe des soeurs hospitalières, que mangeait-on à l'époque ?
J'écris pour l'instant. On verra plus tard. Je ferai les recherches nécessaires et les corrections ensuite. Je sais qu'il vaut mieux faire l'inverse mais l'histoire se fait trop pressante !
Photos : Clarissa