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Clarissa Rivière
2 juin 2023

Etourderie

 

2023-06-01 19

 

  Hier soir, je suis allée à l’opéra (Un ami féru de Verdi, Wagner et des autres m’invite. Puccini ce soir ! J'hésitais, il a réussi à me convaincre avec des arguments imparables : "la mise en scène, c’est de la science-fiction, ça se passe dans un vaisseau spatial et puis sur une autre planète". Oh, trop curieuse !)
   Je me pomponne, du rose sur les joues, de l’or sur les paupières, je m’apprête de mon mieux avec une robe en dentelle — élégante, mais sans trop en faire. Je me souviens encore de cette première fois où j’étais la seule en robe longue. Je choisis soigneusement mes bijoux en fouillant dans mon fatras de breloques. Évidemment, les chaînes sont toutes emmêlées, les boucles d’oreille éparpillées. Je vais finir par être en retard à force, vite, mes chaussures, une veste, mon sac et je file.
   J’admire le bâtiment et prend quelques photos (un hall d’aéroport me dit mon ami qui ne respecte rien). Certes, le côté baroque de l’opéra Garnier est magique, mais j’aime les lignes épurées de l’opéra Bastille. Je regarde tout autour de moi, les lumières des verrières, l’escalier (j’aime beaucoup les escaliers) …
   Et là, stupeur et grincements de dents, je réalise que mes chaussures sont dépareillées ! Dans ma hâte, j’ai mis n’importe quoi, et je me retrouve avec une ballerine au pied gauche et une chaussure à bride au pied droit . Enfer et damnation…
   Dès lors, je ne lâche plus le regard de mon ami, j’accroche son regard, et veille à ce qu’il ne s’égare pas ailleurs, en particulier au sol. Il se demande peut-être pourquoi je le regarde fixement comme ça, mais en parfait gentlemen ne fait aucun commentaire.
    Le début de l’opéra me sauve, mes yeux se reposent sur la scène, où des astronautes en perdition évoluent au ralenti, jusqu’à l’interminable entracte où je dois à nouveau capturer le regard de mon ami — surtout qu’il ne baisse pas les yeux. Heureusement, on trouve des sièges libres, on s'assoit et je peux enfin cacher mes pieds. Je respire et me détends, maudissant mon étourderie. Ouf, il n’est pas fétichiste des pieds, il aurait aussitôt remarqué ce crime de lèse-majesté !

 

 

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