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Clarissa Rivière
30 novembre 2022

Le salon de la littérature érotique 2022

 

2022-11-27 15

 

   Dimanche dernier, j'ai eu le plaisir de participer au Salon de la littérature érotique, incontournable rendez-vous de fin d'année !

  J’arrive en avance - pourtant, je n’ai pas dormi de la nuit ^^, je raconterai, peut-être.
   Je patiente devant la porte avec quelques personnes, et engage la conversation avec ma voisine, une dame très bien sous tous rapports, histoire de papoter avant que ça n'ouvre.
    — Je crois qu’on est un peu en avance !
    — ça dépend pour quoi : la poterie, c’est déjà ouvert, mais le Salon de la littérature exotique, c’est à 15h je crois…
 La littérature exotique ! Je savoure son lapsus et préfère ne pas la détromper… après tout, l’érotisme est un voyage à travers nos fantasmes et nos sensations.

 

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   Des amis tiennent l’accueil, ils m’aperçoivent et me font signe d’entrer. Un peu confuse et ravie d’être privilégiée, je m’avance et les salue avant la cohue, quelques minutes d’éternité pour échanger les dernières nouvelles ! Ils ont tous un point commun : ils portent quelque chose de rose ! La grande maîtresse de cérémonie, Flore Cherry, et le marquis, sont tout de rose vêtus ! Le marquis est d’ailleurs en marquis...
   — Clarissa, voilà ton billet (le numéro 1, yes !) tu peux aller voir le stand presse…
   Je me présente sur des charbons ardents et fièrote, la jeune femme me demande :
   — C’est pour quel média ?
   Gloups, mon sentiment d’imposture qui revient au galop…  
  — Heu, c'est pas vraiment un média, je tiens un blog en fait…
  Une amie de la Musardine vole à mon secours en souriant.
  — Oui, je peux témoigner !
  On me remet un joli tote bag empli de surprises : un parfum signé Gleeden, une bougie au chocolat de Lelo, partenaire de l’événement, des mots croisés de la Musardine (je les garde pour le train), un préservatif - ça peut toujours servir - et le magasine Union avec son DVD - Je découvrirai plus tard un autre cadeau : je figure dans l’article d’Union sur les femmes qui ont pris le pouvoir au lit – et ouais 😉 Trop contente d’apparaître dans ce monument de la presse érotique qui a tant fait pour la cause, et continue de plus belle… Merci Union !

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   Et puis le salon m’engloutit dans un tourbillon de rencontres, je peux à peine faire le tour des stands tant je retrouve d’amis et connaissances ! Je choisis de bavarder un peu avec mes amies autrices avant qu'elles ne soient trop sollicitées : Sonia Saint-Germain, avec sa robe couleur de feu ; Octavie Delvaux qui me présente la super nouvelle couverture de la réédition de "Sex in the kitchen" : un homme dans un cocktail, avec une cerise juste "là", top ! Eva Delambre… je me souviens de la contrainte d’écriture imposée par son maître : un roman par an. Je lui demande des nouvelles de son prochain livre : il est en cours d’écriture. Eva Delambre me dit que sans cette contrainte, jamais elle n’aurait tant écrit.

   Je me promets de refaire le tour tout à l’heure pour découvrir les auteurs et autrices que je ne connais pas, et m’intéresse aux jeux et activités :
   J’entraine un ami vers le stand de Colette se confesse, qui propose des podcat érotiques, des jeux, des défis… On peut jouer aussi sur son stand, il s’agit d’écrire une phrase avec des mots. Je vous recommande son site instagram, plein d’idées de jeux !

   Je voudrais prendre le temps de me poser, de faire les jeux et défis, mais je n’ai pas fini d’aller voir tout le monde.

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    Sur le stand de Gang du clito, je m’offre un joli pendentif évocateur (pour qui s’approche de trop près), un signe discret de feminité 😉
   Je visite la librairie La Musardine installée sur la mezzanine, l’occasion de récolter des informations sur les sorties à venir auprès du super libraire. Je tiens ma prochaine lecture : "122 rue du chemin vert", d'Anne Vassivière ! Le libraire me raconte comment il oriente les nouveaux venus, qui n'ont jamais lu de la littérature érotique : il leur conseille de commencer par les recueils de nouvelles de la collection "Osez 20 histoires", il y a des thèmes pour tous les goûts, ensuite, il sera toujours temps de lire Esparbec, mais pas dès le début peut-être ^^
   J’ai fait le test proposé par le Sweet Paradise, pour connaître son niveau d'intrépidité sexuelle. Résultat : je suis "à deux doigts de…" Non, je ne vous dirais pas, c’est trop intime ^^. Cela me donne envie de retourner au Sweet Paradise ! La jeune fille me rappelle que les spectacles changent à chaque fois, selon les sweeties sur scène et l'audace du public. La magie des spectacles interactifs...
   Las, j’ai manqué de temps pour me faire tirer les cartes par Julia Palombe (j’aurais adoré !), et pour participer à l’atelier d’écriture d’Emmanuelle Jay. Et j'ai oublié d'aller voir Le son du désir ! Ecouter plutôt...


   J’ai privilégié les conférences, j’ai pu participer à trois d’entre elles, j'ai pris quelques notes :

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   Quentin Bentz, de Lelo : 2020-2030 l'avenir des sextoys

  Tous les dix ans environ, les monde des sextoys connaît une révolution technologique :
  - 2003 : Lelo crée des sextoys en silicone beaux et doux, qui ne cherchent pas à imiter la réalité
  - 2013 : Boum ! Womaniser lance le Womniser !
   Quelle surprise nous attend l’année prochaine ?

   Lelo travaille surtout sur des améliorations :
  - Un sextoy moins rigide, qui engourdit moins et permet mieux d'éprouver des orgasmes multiples
  - Tenter de supprimer le plastique, tout ce qui est polluant, revoir les emballages… Il s'agit de trouver un nouveau matériau recyclable, car le silicone ne l’est pas. Le graphène a été envisagé, mais les sextoys reviendraient à 900 000 euros (pièce), un peu cher ^^ Il y a aussi la question du recyclage, car le marché de l’occasion ne marche pas très bien, on comprend pourquoi ;-)
   Des auditeurs dans la salle suggèrent le caoutchouc, le latex, mais Quentin Bentz explique qu'il sent fort, vieillit mal, colle ; quant au bois, c’est compliqué à "industrialiser".
   - La recherche s’oriente en ce moment sur les sextoys masculins, car le plaisir de l’homme été un peu oublié cette dernière décennie, tant on s’est centré sur le plaisir de la femme (qui en avait bien besoin après des siècles d’ignorance). Lelo cherche de nouvelles façon de stimuler le plaisir de l’homme, voire de créer des sextoys unisexe, ce qui n’est pas évident, vu nos différences physiologies 😉
   - Du côté des sextoys connectés, pas d’avancées pour le moment. Il y a ce souci de confidentialité des données, personne n’a envie de fuites concernant sa fréquence d’utilisation de son sextoy, etc.. Chez Lelo, pas d’inscription à un compte, rien n’est enregistré.
   - Lelo ne planche pas encore sur le domaine des IA, de la cybersexualité. Lelo préfère les jeux à deux, et une IA aurait pour vocation de vraiment remplacer son partenaire, c’est contre l’esprit de Lelo.

   Avec les années, l’usage des sextoys change : fini l’utilisation vaguement honteuse seule dans son lit, les sextoys s’utilisent à deux, pimentent les ébats…
   - à noter le grand retour de la vente en boutique depuis la fin des confinements. On a besoin de voir, de toucher, et besoin de conseils aussi ! Quant à les essayer avant l’achat, c’est possible aussi, au village naturiste du Cap d’Agde l’été, où Lelo s’installe régulièrement (OK, c'est noté ^^).

   L’animatrice demande à l’assemblée s’il y a des questions. J’en ai bien une, mais un reste de timidité me retient : comment sont testés les sextoys imaginés par la R&D ? J’imagine déjà une histoire érotique : Dans une salle dédiée près du labo, quelques femmes lascives attendent les derniers produits imaginés par des chercheurs obsédés. L’éminent professeur à lunettes et coiffé en pétard se présente, portant fièrement les derniers prototypes. Il est accompagné de son assistant, préposé aux enregistrements des orgasmes. Ah, il manque un sextoy, une testeuse se retrouve sans rien… Tant pis, elle se consolera avec l’assistant, et peut-être même le chercheur ! Il faut bien tester l’homme aussi de temps en temps, pour comparer…

   Emmanuelle Jay : Oser écrire de l'érotisme sans jamais parler de sexe !

   Emmanuelle Jay nous propose d'écrire des textes érotiques sans dire de mots crus, à l’aide de métaphores, culinaires par exemple…Une écriture qui vient du corps, sensualisée, qui emploie tous les sens… Tout sujet est érotisable, la cuisine ou le jardinage, et même un objet !
   Elle nous explique qu’elle aime particulièrement les exercices d’écriture sous contraintes, elle a créé un jeu de cartes dans ce but et anime des ateliers d’écriture. Elle en a organisé un dans la boutique Dèmonia : chaque participant était invité à choisir un objet dans la boutique, et devait ensuite écrire une histoire sur cet objet. Sous contrainte de temps, toujours. On peut essayer chez soi, on choisit un objet et on raconte une histoire de son point de vue. J'imagine une lampe de chevet, qui observe la succession des amants plus ou moins doués dans le lit tout proche, toujours frustrée d'être éteinte au moment crucial, clic.


    Anne Hautecoeur, de la Musardine : la femme est-elle l'avenir de la littérature érotique ?

    Longtemps, la littérature érotique était l’apanage des hommes : un lectorat essentiellement masculin et des livres écrits surtout par des hommes (bien sûr, on connait tous Anaïs Nin, Pauline Réage, Régine Deforges... mais les écrivaines érotiques sont longtemps restées en minorité)
   Depuis plusieurs années, la Musardine constate un renversement des tendances : l'éditeur publie surtout des autrices - les six romans prévus l’année prochaine ont tous été écrits par des femmes. Les fantasmes des femmes semble plus imaginatifs, créatifs, et les thématiques abordées sont très variées : par exemple la cuisine avec Rose Brunel, dans "La bouche pleine" ;  Aurélie Stefani a revu le concept du livre dont vous êtes le héros ; Flore Cherry a imaginé un régime politique gynarchique avec Matriarchie...
   Le lectorat s’est beaucoup féminisé aussi, et rajeuni ; la librairie de la Musardine peut en témoigner ! Les femmes sont bien plus à l’aise à présent pour se renseigner et poser leurs questions (on a pu constater une évolution similaire dans l'univers des sex shops)
   La parole des femmes autour de la sexualité s’est libérée et a même explosé sur les réseaux sociaux notamment, alors que les hommes semblent préférer les vidéos X.

   Avis aux auteurs et autrices : Anne Hautecoeur aimerait lire des manuscrits qui soient plus dans l’air du temps, qui abordent les questions du genre, avec des personnages, des situations "gender fluid", pour publier enfin un roman non binaire. A nos plumes ;-)

   La BD de son côté est surtout investie par des hommes, même si beaucoup d’illustratrices sont des femmes.

   Anne Hautecoeur conclut en nous parlant des prochaines sorties : Zoé Vintimille (oh quelle excellente nouvelle, j’avais tant aimé "à 14h j’enlève ma culotte". Ce titre !) ; et "Appelez-moi Madame - parcours d'une dominatrice", un roman dont elle a particulièrement apprécié le style - voilà qui nous donne l'eau à la bouche !

   Je dois quitter le salon de la littérature érotique, à regret. Vivement l’année prochaine, et cette fois, je m’organise pour rester jusqu’à la fermeture ! Je souffre d'avoir raté tant de rencontres et de conférences ^^ (je ne remercie pas l'amie qui m'a évoqué de ce que j'ai manqué ;-)

   Ce salon de la littérature érotique fut un excellent cru : ambiance joueuse, festive, et retrouvailles joyeuses dans tous les coins ; on en redemande !

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   Quelques liens pour en savoir plus

   La Musardine

   Lelo

   Les Polissoneries

   Emmanuelle Jay

 

   Photos : Vue du salon depuis le stand de La Musardine (au tout début), Selfie avec une partie du staff, Julia Palombe, Pendentif de Gang du clito, Quentin Bentz de Lelo et Le marquis, Flore Cherry (par Léonard Happ)

 

 

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