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Clarissa Rivière
8 avril 2022

Sapiosexuelle sensuelle

 

2022-04-07 15

 

   Hier, j'ai visité une très belle exposition au Musée Carnavalet, consacrée à Marcel Proust, et j'ai imaginé une histoire au passage.

 

***

 

    Il ne s’est jamais rien passé entre eux, et il ne se passera jamais rien ; elle tient trop à leur relation, elle ne veut rien changer !
    Ils ne se voient que pour visiter des expositions de peinture ou de photographies, des expositions sur des écrivains, des objets d’art… Ils explorent tous les musées de Paris.
    Il la stupéfie toujours par son érudition, sa finesse… Il lit mille livres d’art et d’histoire, il a une mémoire prodigieuse, et il se fait un plaisir de commenter pour elle les peintures, les œuvres qu’ils admirent ensemble. Le contexte de l’époque, les inspirations, les autres artistes et les critiques du moment n'ont aucun secret pour lui.

    Ce jour-là, ils ont choisi l’exposition "Marcel Proust, un roman parisien", qui propose un véritable voyage dans le temps à travers les lieux fréquentés par l’écrivain, et repris dans son œuvre.
    Il y a du monde, mais ils parviennent à se faufiler et s’avancer au plus près des tableaux, des photographies, des films d’époque. Emouvant de voir les rues de Paris encombrées de calèches, d'omnibus et de voitures à cheval ! Il lui offre une visite "augmentée", en lui racontant des anecdotes, des épisodes de la vie de l’écrivain. Il déclame aussi des phrases entières issues de ses livres et lui donne envie de les lire.
    Elle boit chacune de ses paroles, impressionnée, admirative. Il raconte vraiment bien, elle en redemande. L’expo est oubliée, il l’emmène loin, à travers le temps. Elle frissonne de désir sous l’avalanche de connaissances, fascinée par l’intelligence de son ami, sa soif d’apprendre, de se cultiver… 
    Il se rapproche, lui murmurant toujours des histoires à l’oreille. Bercée par sa voix, elle contemple les tableaux évoquant des salons littéraires, des dîners fastueux, des bals masqués… toute une vie festive brillante engloutie qu’il fait revivre rien que pour elle.
    Elle se sent fléchir, elle voudrait s’appuyer contre lui, lui prendre la main, emmêler ses doigts avec les siens. Communier d’une façon ou d’une autre devant ce tableau qui les touche tous les deux. Elle se retient ; ne rien changer à leur relation surtout.  

    Ils se séparent d’une bise rapide. Lui, innocent, entièrement tourné vers le talent des peintres et de l'écrivain ; elle, exaltée et trempée de désir, fondue.
    Elle rentre chez elle toute songeuse, étourdie par tant de beauté, touchée en plein cœur, et à cran d’avoir résisté à l’envie de saisir sa main pendant si longtemps.  
    Vite, se jeter sur son lit et se caresser jusqu’à l’orgasme pour enfin s’apaiser ! Ou, mieux, inviter son amant ! Qu’il la serre fort et la prenne longuement, sans parler, ce n’est plus le moment de faire de beaux discours. Lui, il est bien ancré dans la réalité, il ne flotte pas dans l’éther des intellectuels, êtres désincarnés qui dédaignent les plaisirs charnels, leur préférant les plaisirs de l’esprit.
    Elle, elle veut les deux ! Que l’on caresse son esprit, et puis son corps.

***

 

     Peintures présentées lors de l'exposition. Téléphone utilisé par Marcel Proust pour écouter des retransmissions de pièces de théâtre.

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