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Clarissa Rivière
6 septembre 2021

Une rentrée festive

 


    Je m’étais toujours promis d’éviter de participer à deux soirées le même soir, même si toucher du doigt ce fameux don d’ubiquité est tentant ! Je m’efforçais de choisir, car sinon il me faudrait garder la notion du temps, quitter une soirée où je me suis immergée, sans compter la perte de temps dans les transports, au vestiaire, pour se rhabiller, se déshabiller...
    Mais cette fois, c’est irrésistible, impossible de choisir entre ces deux soirées de rentrée qui me tendent leurs bras de latex : La Folle Nuit du divin marquis, une soirée fetish-bdsm, et La Squat, une toute nouvelle soirée techno.
    La fête reprend, dans toutes ses dimensions et tous ses excès, et je veux toutes les vivre !

    Je les ai adorées toutes les deux !
    Un grand merci aux organisateurs pour ces deux belles soirées ; enfin on s’est plongés jusqu’au cou dans ces ambiances qui nous ont tant manquées !

    Quelques mots pour essayer de fixer mes souvenirs, un récit à chaud forcément incomplet et confus, n’ayant pas les idées claires avec le manque de sommeil, et n'ayant pas réussi à garder toute la maîtrise et le recul nécessaire d’une blogueuse enquêtant sur le terrain, hum, hum… — Il y a un moment où la soirée nous "aspire", nous entraîne, impossible de rester une observatrice extérieure neutre et impassible, je lâche prise, je ne maîtrise plus rien, et surtout pas le temps qui file à toute allure.

***

Folle nuit divin marquis

  * La Folle Nuit du divin marquis *

    Je commence en terrain connu, avec cette soirée fetish-bdsm que j’aime beaucoup, organisée de main de Maîtresse par Ness Harper qui nous accueille le sourire aux lèvres et le fouet à la main.
    J’arrive pile à l’ouverture, en même temps que des petits nouveaux. J’aime bien arriver tôt, ça permet de faire connaissance, et de sentir l’ambiance monter, s’enflammer peu à peu. Les nouveaux me font sourire, ils ouvrent de grands yeux, j’aime leur émerveillement, ça me rappelle mes premiers pas dans cet univers… Mais six ans plus tard, l’enchantement reste intact, même si l’ambiance m’est familière !
   Et puis arriver tôt permet de profiter du buffet, d’échanger quelques mots avec la super équipe de photographes qui vont immortaliser la soirée. Je suis recrutée pour poser la première et leur permettre de régler leurs appareils photos ; trop flattée ! Moi qui ne suis pas modèle pour deux sous et raide comme un piquet... Ils me disent de revenir une fois dans le bain, avec un soumis ou une soumise, ou un dominant, ou tout ce que je veux !

    Le bar bruisse de mille conversations, la musique monte d’un cran, la soirée est lancée. Je retrouve une telle multitude d’amis, j’en ai le vertige ; tout le monde s’est donné rendez-vous, je suis aux anges, j’ai l’impression de m’envoler ! Il y a des amis venant des soirées kinky, des soirées gothiques - avec qui je danse éperdument sur les musiques que nous aimons, new wave, rock - , beaucoup d’amis des goûters du divin marquis et des soirées fetish — trop bon de les serrer dans mes bras après cette longue séparation ! J’embrasse étourdiment une amie soumise et tire sur ses couettes, si contente de la revoir, avant qu’elle ne me montre sa laisse. Elle a un Maître maintenant ! Je suis confuse, j’aurais dû lui demander l’autorisation… Il me sourit avec bienveillance et pardonne mon enthousiasme.

    C’est une joie indescriptible d’évoluer dans cette ambiance fetish que j’adore, d’admirer les somptueuses tenues de latex d’inconnus ou d’amis — ce couple en uniforme ! Je ne m'attarde pas auprès d'eux, mon goût des uniformes se réveille un peu trop ! Il y a aussi ce chat en latex avec sa maîtresse… tant d’amis de divers horizons lookés jusqu’au bout des ongles, bien décidés à s’éclater et jouer jusqu’au bout de la nuit pour rattraper le temps perdu !
    Un vrai plaisir aussi de profiter de profiter de mes pratiques préférées, notamment un massage de pieds, tout en devisant avec mes voisins de banquette : un dominant taquin qui tente de titiller mon côté switch, et un soumis qui se laisse torturer doucement sans broncher.
    Les jeux BDSM sont lancés de tous les côtés, je reprends mes déambulations, je surprends une belle séance de bougies, un jeu de rôles où un superbe évêque doit avouer ses fautes et « expier » ensuite...

    Evidemment, comme prévu, j’ai un mal fou à m’arracher du château pour rejoindre mon autre soirée, mais je suis trop curieuse de la découvrir, dans ce lieu mythique et cher à mon cœur : Les Caves St Sabin. Et je sais que je vais revoir d’autres amis et connaissances !
    Deux amies partent elles aussi en même temps que moi, elles jouent les anges gardiens en me proposant de me déposer juste devant Les Caves, je suis touchée ! En quelques instants, le temps de traverser Paris, me voilà propulsée dans une autre ambiance…

    Pour en savoir plus 

    La page Facebook des Goûters du divin Marquis

    Le Site des Goûters du divin marquis

Squat

   * La Squat *

    Devant l’entrée, sous une petite pluie de fin d’été, je suis accueillie par une équipe tout sourires ; je dois montrer « patte blanche », montrer que j’ai bien respecté le dress code. Je soulève un instant ma longue robe, pour révéler la mini robe fetish qui se cache dessous.
     — OK chérie, on adore ! Bienvenue !
     J’entre avec allégresse, je suis si heureuse de retrouver Les Caves St Sabin, lieu emblématique de tant de fêtes mémorables de toutes sortes. Une fois délestée de mon sac et de ma tenue sage au vestiaire, je ressens une bouffée de joie en parcourant le couloir illuminé de mille lumières, comme un passage vers un autre monde de plaisirs et de musique...

    Je suis accueillie à bras ouvert par des amis de soirées fetish, je suis enchantée de les retrouver tous, après cette longue année aride comme un désert, ponctuée de quelques intermèdes joyeux vite réprimés. Là, on reprend exactement où s’est quittés en mars 2020, et on est bien décidés à refaire la fête, avec encore plus d’ardeur et de décadence !
    L’organisateur de cette nouvelle soirée est le fondateur de La Monarch, une soirée techno pure et dure, où l’excentricité est encouragée, mais sans obligation. Avec La Squat, il a imaginé une soirée mixte, il fait exploser les cases, il réunit les gays, les gays friendly, et ajoute une tonalité fetish-bdsm grâce au dress code de rigueur, sans oublier sa marque de fabrique : un excellent son techno ! Impression de me retrouver à Berlin, à quelques stations de métro de chez moi !

    La plupart des participants sont à demi-nus, vêtus de résille ou d’un simple harnais ; il règne une atmosphère quasi estivale, brûlante ! Il y a aussi des tenues fetish ; ce couple d'amis en particulier, vêtus d'un uniforme de latex bleu et noir, ils sont fantastiques ! Je regrette un instant l'absence de photographes, avant de réaliser à quel point nous sommes libres ainsi, sans risque d'être immortalisés en fâcheuse posture ;-)
    Le son pulse fort et nous entraîne, une foule bigarrée de danseurs s’agitent follement sur la piste, au plus près du DJ, et mettent une ambiance de folie. Je me faufile au milieu d’eux, pour partager des moments de pur bonheur ; le plaisir de danser, d’échanger des sourires, de se dire avec les yeux à quel point c'est bon d'être là, ensemble...

    J’alterne les moments de danse et les moments au bar pour bavarder plus au calme, je profite de retrouvailles surprises avec des amis, en particulier un certain chaton de soirée qui vient se frotter contre mes jambes un instant.
    Le bar devient un espace de jeux, tout le monde forme un cercle autour d’une magnifique séance de shibari. Une mince jeune fille est encordée de rouge, avant de recevoir des coups de martinet. La séance est particulièrement intense ; la soumise se tord, pousse des cris de plaisir et de douleur mêlées.
    — Elle adore, elle est très maso, me confie un ami.
    La soirée est très sexuelle aussi, plusieurs coins câlins accueillent des tendres enlacements aussi bien que des ébats frénétiques. Je me promène dans tous les recoins des Caves, transformés en backrooms le temps de la soirée ; je devine des étreintes viriles et me retire sur la pointe des pieds, troublée, je ne veux pas les déranger. Il y a même une pièce dans l’obscurité la plus totale ; j’imagine l’excitation d’entrer à tâtons, de se faire caresser par mille mains invisibles ! Des attouchements anonymes, sans voir le visage de ses partenaires... .
    Les ébats débordent bientôt des coins câlins, la piste de danse est investie, le bar aussi, une onde sensuelle se propage partout, les hommes lancent le bal, et tous leur emboîtent le pas… La soirée bascule toute entière.

    Je sursaute en regardant ma montre, je préfère filer avant la fin officielle de la soirée.
    Paris se réveille, les boulangeries embaument le pain frais, je me régale d'une baguette toute chaude le temps de marcher jusqu'au métro. La musique bat toujours dans mes oreilles, j'ai encore envie de danser ! J'aurais dû rester jusqu'à la fermeture, et suivre des amis qui vont peut-être poursuivre la fête ailleurs ? Une autre fois...  

 

    Pour en savoir plus

    La page Facebook de La Squat

  2021-09-04 20

    En écrivant ma chronique, j'ai repensé aux récits de soirée de Paris Derrière... comme ce site me manque, avec ses récits plein d'humour et d'anecdotes de sa tenancière ! Je la revois, en train de prendre des notes sur un coin de bar, pour ne pas oublier ses impressions, et nous livrer un récit complet de la soirée... Plusieurs soirées s'enchaînaient parfois, de vrais marathons, dans les lieux les plus interlope et originaux de Paris. Je lisais ses comptes-rendus avec passion, reconnaissant à l'occasion tel ou tel protagoniste...
   



    Photos : les flyers des soirées

 

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Commentaires
D
Ce croquis de syllabes à chaud , est un vrai tiré la langue à tous les oulipiens !!!!
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B
Tres joli recit
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S
Bonjour Clarissa<br /> <br /> De supers recits qui donnent envie de vivre ces soirees parisiennes de l interieur<br /> <br /> Qui plus est tenue en laisse par vous Madame
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