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Clarissa Rivière
7 juin 2013

Amours de vacances

      

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        En ce début de canicule, une nouvelle glacée et rafraichissante ! Une histoire d'amour légère comme un flocon de neige, à peine sensuelle, écrite dans le cadre du concours de nouvelles organisé par Edilivre.

        Mon esquimau glacé a été publié dans le recueil de nouvelles érotiques.

       

 

***

 

C'est le premier jour de ses vacances de ski et Julie hume avec délice l'air frais et pur de la montagne. De légers flocons tourbillonnent en silence et viennent déposer une couche de neige fraîche sur les pistes. Julie se sent impatiente de glisser sur ce manteau duveteux. Les flocons s'accrochent à ses longs cheveux, effleurent ses joues en un baiser glacé, et la transforment peu à peu en reine des neiges.

Julie s’avance vers le télésiège. Il n’y a presque personne et c’est bientôt son tour d’emprunter ce moyen de transport local. Le perchman sursaute et rougit violemment en voyant cette ravissante jeune fille apparaître sous ses yeux. Une fée égarée sur terre, avec ses longs cheveux blonds couverts de neige et ses grands yeux purs. Le souffle coupé, le cœur battant la chamade, il vient de tomber fou amoureux. Julie s’amuse de son regard fixe sur ses courbes et lui adresse le sourire d'un ange. Sous le charme, Vincent lui lance : "Belle journée n'est-ce-pas ?", se maudissant aussitôt. La jeune skieuse rit franchement et sort un bout de langue rose de sa jolie bouche, attrapant au vol un peu de neige : "Mmm, une bonne journée en tout cas !". Déjà, son télésiège arrive. Attentionné, Vincent amortit le choc en retenant le dossier pour que la demoiselle puisse s’asseoir confortablement, cueillie en douceur. Elle s'installe au ralenti, gracieuse et légère, avant d’être emportée vers les sommets, loin de lui.

 

Vincent est affecté sur le télésiège le plus antique de la station. Un trois places, non débrayable, cognant dans les mollets des skieurs avec vigueur s'il ne veille pas à ralentir son arrivée. Il s’en félicite aujourd’hui, car cette vieille machine lui a permis d’entrer en contact avec la jeune skieuse. Il ne pense plus qu'à elle. Vincent est presque certain de la revoir le lendemain matin car son télésiège est uniquement fréquenté par les clients de l’hôtel situé en contrebas. Il s'en réjouit et trouve déjà le temps abominablement long.

Un plan commence à naître dans ses pensées. Il vient de rencontrer une princesse, il va lui faire vivre un conte de fées ! Il sourit tout seul, et, vérifiant qu'aucun retardataire ne se présente, se réfugie dans son abri pour élaborer une stratégie.

 

Julie sent son cœur se gonfler de joie au moment où le télésiège s'envole enfin dans un doux murmure électrique. Elle savoure le court voyage dans les airs, sur cette balançoire pour grandes personnes. Elle emplit ses yeux de la majestueuse beauté de la montagne, observe avec envie les longues pistes où serpentent de minuscules skieurs. Elle se sent heureuse et libre. Elle est venue seule, personne ne lui imposera des pistes ou ne critiquera ses virages.

 

Le lendemain, Vincent la repère tout de suite dans la file d'attente. Son cœur fait un bond dans sa poitrine. Il a tout prévu, et, ignorant les protestations des skieurs, disparaît un instant dans sa cabane. Il ressort avec un petit thermos de café fumant qu’il lui remet juste à temps. "Pour vous souhaiter la bienvenue dans la station ! Et de bonnes vacances ! » lui dit-il avec un grand sourire.

Ravie, Julie le remercie vivement et lui fait de grands signes de la main au moment où le télésiège décolle. Comment a-t-il deviné qu’elle adore le café ? Elle déguste avec plaisir ce café brûlant contrastant avec l'air froid qui fige ses joues. Il est absolument délicieux. Julie se sent au paradis. Elle fait corps avec la montagne, la neige, et se régale de sa boisson préférée. Il a même deviné qu'elle le buvait sans sucre ! Regardant son thermos de plus près, elle remarque un sachet collé en dessous. Il contient du sucre en poudre et un petit mot plié. Julie ne va pas se risquer à l'ouvrir. Cette fois, elle a hâte que sa promenade entre ciel et terre se termine. Hâte de découvrir ce qu’il lui a écrit. Son imagination s'emballe, alors qu’il doit seulement contenir quelque chose comme "Bonne dégustation" … Julie espère secrètement lire d’autres phrases. Elle ne sera pas déçue.

 

Vincent s’inquiète. Est-ce raisonnable de lui faire une déclaration d’amour dès le premier jour ? Mais une semaine passe tellement vite... Il a envie d'enchanter son séjour, d'être son bon génie, son chevalier servant. S'il progresse à pas de velours, trop lentement, à la fin de la semaine ils seront toujours en train d'échanger des sourires timides. Pour une fois, il va se montrer entreprenant et la courtiser de façon romantique, enflammée et empressée. Mille idées se bousculent dans ses pensées et tournent à toute allure. Vincent accomplit son travail machinalement, toutes ses pensées sont tournées vers la belle inconnue. Comment lui faire plaisir, lui plaire, se rapprocher... Le coup de foudre est en train de ravager son cœur, d'y commettre d'irréparables dégâts. Sa disparition prévisible dans quelques jours fouette sa volonté et son imagination et vont le pousser à accomplir des folies.

 

Le lendemain, Julie ne peut s'empêcher de chercher Vincent du regard. Elle a adoré sa lettre d’amour. A l’heure des textos et d’internet, c’est la première fois de sa vie qu’elle en reçoit. Il lui déclare sa flamme avec ferveur, se jette à ses pieds, et n’espère qu’un sourire. Il a quand même précisé son numéro de portable, mais Julie n’a pas osé lui écrire et encore moins l’appeler. Elle souhaite que la magie de leur rencontre reste intacte.

Mais ce matin, son soupirant est remplacé par un homme rondouillard d’une cinquantaine d’années, et Julie se sent terriblement déçue.

C’est son tour. Julie remercie le perchman qui ralentit son télésiège. Il en profite pour lui tendre une enveloppe. Julie reconnait l’écriture de Vincent. Le feu aux joues, elle baisse les yeux. Elle meurt d'envie de lire sa lettre et ne résiste pas cette fois, prenant le risque d'ôter un gant pour la déplier.

Le cœur battant, Julie lit et relit le petit mot. Une invitation. Ce matin, Vincent est affecté à l'arrivée du télésiège et espère malgré tout qu'elle a fait bon voyage. Si elle a le temps, il sera heureux de l'accueillir dans son petit chalet situé à l'arrivée, pour un café.

 

Vincent se démène dans le minuscule abri depuis plus d’une heure. Il est à l’abandon, plus personne ne surveille les arrivées. Vincent essaie de l’embellir de son mieux.

L’endroit devient peu à peu méconnaissable. Un radiateur électrique réchauffe l’atmosphère, le balai est passé dans tous les recoins, un bouquet de fleurs posé sur la table, au côté de bougies odorantes apportant une douce lumière. Une bonne odeur de café se répand dans la petite pièce et le glouglou de la cafetière annonce qu’il est bientôt prêt. Juste à temps. Vincent jette de fréquents coups d’œil à sa montre et finit par bondir sur ses pieds pour attendre sa bien-aimée à l’arrivée du télésiège. Julie descend maladroitement, gênée tout à coup. Vincent l'accueille avec son sourire craquant, splendide dans le soleil matinal, et la brûle vive de son regard turquoise. La jeune fille se sent transpercée de part en part et reste paralysée sur place. "Vous avez lu mon message ? Vous voulez bien être mon invitée ? » Lui demande Vincent surpris de son silence. Il s’agenouille à ses pieds et l’aide à déchausser ses skis. Julie se sent toute faible et accepte avec reconnaissance. Une douce chaleur envahit son cœur et son corps tandis qu’elle s’appuie sur Vincent pour ne pas tomber. Le jeune homme se redresse et s’incline, l’invitant à entrer.

Julie regarde autour d’elle. L'endroit est petit mais bien chaud et accueillant. Elle enlève son anorak, son bonnet, et secoue ses cheveux blonds. Ils brillent tellement qu'ils semblaient projeter des poussières d'or dans toute la pièce. Julie s'attable devant une tasse de café brûlant et accepte un gâteau avec gourmandise. Vincent, lui, ne peut rien avaler, la gorge nouée par la timidité, l’audace de son projet et la crainte d’être repoussé.

Bientôt il n’y tient plus et se lève, tendant la main à la jeune femme. Julie hésite et saisit sa grande main douce, bouleversée par ce simple contact. Vincent n’hésite plus et la prend dans ses bras tendrement, avant de la serrer plus fort contre lui et de l'embrasser passionnément sur la bouche, ne laissant plus aucun doute sur ses intentions. Julie, toute volonté anéantie, se laisse faire, affolée par son baiser fougueux. Pris de vertiges, Vincent s’emballe et brûle les étapes. Il glisse ses mains sous son pull, caresse avec ivresse sa peau nue, allant jusqu'au bout de sa folie, au risque de tout gâcher. Julie s’abandonne, étourdie sous ces assauts enthousiastes. Comme une somnambule, elle retire son pull, son soutien gorge, et s'offre à ces mains puissantes qui la massent et la pétrissent sans retenue. Affolée de désir, elle rêve d’aller plus loin, elle voudrait sentir sa peau contre la sienne, son poids sur elle, et être aimée enfin.

Vincent prend dans ses mains ses seins blancs comme la neige, encore frais du voyage en télésiège, et les réchauffe en les pressant fort. Il pose ses lèvres sur leur peau si douce et les couvre de baisers, faisant gémir la jeune fille. Il lui chuchote des secrets à l’oreille, ils ne se quitteront pas, il est en vacances lui aussi. Ils vont skier ensemble, il lui fera découvrir toute la station, ses pistes préférées. Mais pas tout de suite. Sans effort, il soulève sa princesse et l’emporte dans ses bras, vers le divan où il l’étend avec précaution. Il se déshabille en un tour de main et ne se consacre plus qu’à elle, émerveillé par la douceur de sa peau, enivré par son parfum. Il se pose sur elle, prenant garde à ne pas lui faire mal, et serre son corps tiède contre le sien avec effusion avant de la pénétrer délicatement et l’aimer tout en douceur. 

 

 

Découvrez aussi les nouvelles de mes amis sur ce même thème, l'érotisme soft :  Claire de la Chatlys, Erik Torrent

 

 

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Commentaires
J
Le ski et moi!!oups, entorse au genou la première( et dernière) fois que je suis monté dessus, je travaillais en haute savoie.<br /> <br /> Très gentil ce récit, peut être trop gentil pour le jury. <br /> <br /> Je ne veux pas jouer les frimeurs mais je pense que tu as commis quelques erreurs: Julie s'amuse de son regard sur ses courbes!!! les courbes d'une skieuse engoncée dans une combinaison de ski!! faut être devin...<br /> <br /> terminer dans les 100 premiers est loin d'être négligeable, tu as quand même 715 récits après le tien.<br /> <br /> Faire du ski avec délicieuse skieuse emmitouflée me conviendrait mais à la condition que je sois accroché à sa taille et que je sois sur les mêmes planches!! ouaaa on se roulerait dans la neige
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C
Quel flatteur tu fais ! Merci Erik :-)
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E
Voici une histoire très plaisante :). Merci chère amie !<br /> <br /> Merci aussi d'avoir mis un lien sur le beau récit de Claire et sur le mien ;)<br /> <br /> Merci enfin pour l'illustration : quel style, cette skieuse :)
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