Appels à textes
Pendant longtemps, j'ai chevauché librement dans des prairies infinies, tous les fantasmes qui me trottaient dans la tête s'étalaient largement dans mes histoires, peuplées de digressions, de longueurs, de considérations variées …
A présent, je découvre le plaisir de l'écriture sous contrainte avec les appels à textes. Contrainte de temps, de thème, de taille. Délicieuses entraves qui rajoutent encore au plaisir... oui, c'est encore meilleur quand ça fait (un peu) mal !
Joueuse depuis toujours, je me prête à ce nouveau jeu, abordant des thèmes auxquels je n'aurais jamais pensé spontanément je pense (la fessée par exemple, pour ne citer qu'elle ...), et je laisse galoper mon imagination. Je me bride, je m'impose des barrières, des chemins, je dois faire attention à bien rester dans le thème, même si je m'autorise quelques à-cotés, et surtout à respecter le nombre de caractères. Je fais de mon mieux, je vais droit au but, me semble-t-il, mais intarissable bavarde, je déborde toujours ! 10 000 caractères, quand il n'en faut que 6 000, 25 000 si on en demande 15 000... Vient alors le difficile et déchirant travail de coupe, essentiellement dans l'introduction, le plantage du décor... Les scènes torrides ont besoin de toute la longueur nécessaire pour se dérouler et se déployer tout à leur aise.
Et puis, il y a l'envoi du fruit de mes efforts à l'organisateur du concours ou l'éditeur. Toujours insatisfaite, frustrée, mécontente de moi, j'aurais bien relu une dernière fois ! Mais à force de se relire encore et encore, les mots perdent leur sens, les modifications alourdissent au lieu d'améliorer, mieux vaut arrêter le massacre, et ne pas risquer en plus d'être hors-délai.
Petit pincement au coeur en cliquant sur le mail contenant le précieux fichier, et toute la tension des dernières semaines retombe. Les jeux sont faits. C'est le temps de l'attente, quelques semaines à plusieurs mois. Je m'efforce d'oublier pour que le temps passe plus vite, jusqu'à l'annonce fatale. Mon côté joueur a hâte de savoir qui a « gagné ». Et moi ? ais-je plu? Pas du tout ? Pas assez pour être retenue mais avec des encouragements ?
Les résultats tombent, sous la forme d'un mail souvent, mais qui provoque tant d'émotions !
Si je suis retenue, extase et jouissance plus fortes encore que dans tous les récits imaginés ! (cela ne m'est arrivé qu'une fois, mais je me souviens encore du plaisir foudroyant qui m'a submergée …).
Si je ne le suis pas, pointe de déception bien sur, et curiosité … j'ai envie de lire mes copines écrivaines, qu'ont-elles inventé sur ce thème là ? Comment ont-elles géré la longueur imposée ? Écrivent-elles au passé ou au présent ? A la première ou troisième personne ? (éternelles questions) Quels sont leurs fantasmes ? Jusqu'où entrainent-elles leurs personnages ? Vont-elles me surprendre ? M'émouvoir ? Me chatouiller ? Vivement l'édition du recueil ! (Bientôt je vous raconterai, je prévois de rédiger des chroniques de mes lectures, pour vous faire découvrir les plumes coquines du moment... )
Si vous voulez jouer vous aussi, c'est par ici que ça se passe :
- Appel à textes de la collection e-ros
- Appels à textes des éditions La Musardine
Et si vous avez repéré d'autres concours, n'hésitez pas à me faire signe !
Photo d'une machine à écrire ancienne exposée dans une librairie Parisienne prise par Clarissa, retouchée grâce à Instagram, pour accentuer son look vintage